samedi 29 mai 2010

Inspiration

J'aime pleurer derrière mes sunglass au jardin du luxembourg le dimanche après-midi. Une boîte de macarons Ladurée sur les genoux (qui, soit dit en passant, m'aura coûtée une fortune) et un verre de thé glacé à siroter à la paille, à la main. Regardant, ça et là, les gens passer, les petites familles bien heureuses, quand moi je suis plus que jamais seule.

IL est partit il y a un mois déjà, avec sa maîtresse, sa secrétaire, bref, ma meilleure amie. Celle-là même que je lui avait recommander
«Embauche là, elle est vraiment douée dans son travail.. et puis, elle a vraiment besoin de retrouver un travail..» Vraiment douée, c'est peu dire.. elle est vite montée en grade, vraiment vite. Un mois plus tard, il me quittait. J'ai eu le droit à tout «Ce n'est pas de ta faute chérie, c'est moi, j'ai tout raté.», «Tu mérites mieux que moi, je suis sûre que tu trouveras vite celui qu'il te faut, celui qui sera vraiment fait pour toi.», sans oublier le «Je pars avec elle, je préfère de le dire maintenant, plutôt que tu l'apprenne plus tard, par quelqu'un d'autre. Mais ne lui en veux pas, tout est de ma faute.». Pas un mot, pas une larme. Il est partis sans que je ne lui adresse un mot, il n'a eu droit qu'à ce regard, d'abord vague, perdu, ne comprenant pas «Quoi? Pourquoi? Comment? Je ne comprend pas, une blague de mauvais goût?», peu à peu teinté de haine, de rage. Mieux faut cela que céder à la tristesse, à la passion. Je n'ai pas déserrer les lèvres, j'ai retenu mes larmes, j'ai serré les points. Il est partis, a claqué la porte derrière lui, j'ai entendu son Vespa quitter l'allée, elle était là, en bas, pendant tout ce temps, attendant impatiemment qu'il revienne pour l'emmener en week end à Londres. C'est moi, MOI, qu'il devait y emmener, pas elle, PAS ELLE. Je me suis effondrée sur le plancher..

Les dimanches après-midi au jardin du Luxembourg, c'était nous, ensemble et heureux, remontant les diverses allées en riant, fou amoureux. Nous refesions le monde, des projets à deux, notre appartement à peine acheté.. Quelles couleurs pour le salon? Un lit à baldaquin ou non? Un bureau ou une chambre d'amis? Je croyais naïvement que ces dimanches, ces instants de bonheur clôturant une dure semaine, je croyais qu'ils seraient sans fin. Notre habitude, je ne croyais pas qu'un jour, un jour si proche, je serais seule un dimanche après-midi, au jardin du Luxembourg.

Allongée sur le plancher, j'ai cru verser toutes les larmes de mon corps, ne voyant pas les heures, ni les jours passer. J'ai laisser le téléphone sonner, mon portable vibrer et le courrier s'entasser. Je ne pensais qu' à lui, ses derniers mots, associés à mes souvenirs, nos souvenirs. Tout cela n'avait aucun sens. Il aurait pu franchir le seuil de l'appartement d'une seconde à l'autre, me dire que tout ceci n'était qu'un rêve. Et je l'aurait cru. Mais il n'est pas revenu. J'ai cru me laisser mourir de faim et de soif. J'ai cru qu'on me retrouverais dans quelques semaines, morte déshydratée, allongée sur le plancher, dans cette position de chien d'arrêt que je ne pouvais me décider à quitter. Ma messagerie à finie par être saturée et a commencé à débiter, un à un, tous mes messages manqués. Des amis, qui s'inquiéter de ne pas avoir de mes nouvelles, mais peut-être que j'étais partie en week end pour me changer les idées, des surtout, n'hésites pas à passer à la maison, ou à téléphoner si tu as besoin de parler, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, mon patron, qui souhaiter me voir dans son bureau au plus tôt -il ne manquerait plus que je me fasse virer, tiens-, des faux numéros, ma mère -au courant de rien- qui nous inviter à manger chez elle samedi prochain (et les larmes qui repartent, de plus belle), et puis, elle, la maîtresse à la voix sirupeuse, dégoulinant de la mièvrerie des premiers jours du bonheur partagé sans plus avoir à se cacher, elle qui avait osé me laisser un message
«Je suis vraiment désolée Choue -pouah, que plus jamais on ne m'appelle ainsi-, rien n'était prémédité, je n'aurais jamais cru.. j'espère que tu me pardonneras un jour mais.. on ne peut pas contrôler ses sentiments, et je l'aime tellement.. blablabla»

Lui et moi, c'était du sérieux. On allait fêter nos 4 ans de relation, dont 3 ans de vie commune. On venait d'investir, ensemble, dans un appartement. Il disait à ses potes qu'il était prêt, prêt à demander ma main, prêt à se fiancer. Il leur disait qu'il était sûr, que c'était moi la bonne. On serait ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare. On aurait des enfants. Une maison à la campagne. Pour deux handicapés sentimentales comme nous, je trouvais qu'on s'en sortait plutôt bien. Enfin, je croyais, mais la suite de l'histoire m'a bien montré que j'avais tord..

Alors, j'ai décidé qu'elle n'en valait pas la peine, qu'ils n'en valaient pas la peine. Je me suis levée -difficilement- et j'ai repris ma vie en main. Les amis, les sorties, je suis allée chez ma mère. Je ne les ai plus revu, je n'ai plus versé une seule larmes pour eux, en dehors de ces moments privilégiés, cachée derrière mes lunettes, sirotant mon thé, grignotant mes macarons. Ils ont tout Paris pour eux, ils ont tout le monde pour eux. Tout sauf le jardin du Luxembourg. C'était lui, et c'était moi, notre première rencontre, nos balades entre amoureux. Maintenant ce n'est plus que moi, aigrie par ces souvenirs, juste le temps d'un après-midi, en dehors du temps et de l'espace. Seule, plus que jamais. J'aime pleurer derrière mes sunglasse au jardin du Luxembourg le dimanche après-midi.

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